Israël : fin du suspense électoral



Il aura donc fallu deux jours pour désigner un vainqueur aux élections israéliennes. La victoire de Benyamin Netanyahou, en effet, n'a été annoncée officiellement que dans le journée de vendredi. Le nouveau Premier Ministre de l'Etat hébreu remporte 50,4% des suffrages. Il devra maintenant constituer un nouveau gouvernement de coalition.

Avant même la proclamation des résultats, la communauté internationale avait réagi à cette élection. Aux Etats-Unis, Bill Clinton a fait savoir que la politique de son pays à l'égard du Proche-Orient resterait la même, quel que soit le vainqueur. Il s'est également dit "encouragé" par le fait que les deux partis en lice se disent prêts à poursuivre le processus de paix. La France a également déclaré qu'elle sera "extrêmement attentive" quant à la poursuite des négociations en cours. Déjà, Benyamin Netanyahou s'est voulu rassurant, en promettant qu'il continuerait "le processus de paix et de sécurité entre Israël et ses voisins, y compris les Palestiniens".

Pourtant, du côté des "voisins", on affiche moins d'optimisme. L'autorité palestinienne se réunira samedi pour étudier la façon dont elle "fera face" à la situation. Et les mouvements intégristes musulmans ont déjà réagi très violemment à l'annonce de la victoire de Benyamin Netanyahou. Le Hamas, qui avait annoncé une trève des attentats, vient de déclarer la "guerre ouverte". Selon le mouvement intégriste, "les Israéliens ne veulent pas de la paix", et l'élection de Netanyahou est "une déclaration de guerre aux Arabes et aux Palestiniens". Le Hezbollah, lui, ne s'est pas contenté de menaces : quatre soldats israéliens ont été tués et sept autres blessés au Liban sud par les milices pro-chiites, au cours de deux attaques anti-israéliennes. Deux raids de Tsahal ont répondu à ces attentats, sans faire de victimes.

Les milieux financiers affichent également une certaine inquiétude. Dès l'annonce de l'élection du chef du Likoud, la bourse de Tel-Aviv a perdu cinq points, craignant une suspension du processus de paix. Les déclarations pacifistes de Netanyahou ne rassurent donc qu'à moitié, et l'allègement du bouclage des territoires palestiniens, en vigueur depuis les attentats de mars dernier, n'y changera rien. Car si Benyamin Netanyahou se dit prêt à respecter les accords d'Oslo, il ne veut pas entendre parler, en revanche, d'évacuation du plateau du Golan, ni d'Etat palestinien. Il prévoit également d'intensifier la colonisation juive.

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